À l’ère de la recherche incessante de solutions énergétiques durables, l’hydrogène ouvre de nouvelles voies à l’industrie du camionnage commercial. L’industrie s’oriente progressivement vers l’utilisation de la technologie des piles à combustible à hydrogène, appréciée pour sa capacité de recharge rapide et son aptitude à effectuer des trajets longue distance. Cette nouvelle tendance résout le problème critique du poids des batteries des véhicules électriques, ce qui laisse entrevoir un horizon plus vert pour le transport lourd.
L’aviation se lance dans la course à l’hydrogène
Suivant l’exemple de l’industrie du camionnage, l’aviation s’engage également sur la voie de la décarbonisation. Face aux inquiétudes croissantes suscitées par le poids élevé des batteries électriques, l’hydrogène s’impose comme une alternative viable pour les compagnies aériennes qui s’efforcent de réduire leur empreinte carbone. La récente annonce du ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie marque une étape importante dans cette direction.
“Notre objectif est de faire passer l’industrie aéronautique du statut de fournisseur de composants à celui de fournisseur de produits à valeur ajoutée”, déclare Kazuchika Iwata, vice-ministre de l’économie, du commerce et de l’industrie.
La voie vers le vol à l’hydrogène
Avec un investissement considérable de 5 000 milliards de yens (33 milliards de dollars), le Japon a pour objectif de lancer un avion de ligne à hydrogène de nouvelle génération vers 2035. Ce projet ambitieux ne se limite pas aux frontières du Japon ; des acteurs majeurs de l’aviation comme Airbus, EasyJet et Rolls-Royce ont jeté leur dévolu sur l’hydrogène et visent à voler sans émissions dans les deux prochaines décennies.
L’optimisme se heurte toutefois au réalisme : les experts de l’industrie soulignent la nécessité d’un financement substantiel. Il est clair que le passage au vol à l’hydrogène nécessitera des investissements “colossaux” de la part des secteurs public et privé.
Un saut ambitieux pour un horizon plus vert
L’industrie aéronautique reconnaît la tâche monumentale qui l’attend et appelle à une coopération mondiale. “Nous avons pour mission d’utiliser les connaissances publiques et privées, ainsi que l’expérience acquise avec SpaceJet [pour le développement de l’avion de la prochaine génération]”, souligne M. Iwata.
Les gouvernements du monde entier joueront un rôle crucial dans le passage à l’hydrogène, le soutien politique et financier s’avérant indispensable à la transition.
Un front uni pour l’aviation à hydrogène
En septembre, les géants de l’aviation Airbus, Rolls-Royce et EasyJet se sont réunis pour former l’initiative “Hydrogène dans l’aviation” (HIA). Leur objectif ? Jeter les bases de l’infrastructure, de la politique, de la réglementation et des cadres de sécurité indispensables à l’avènement des aéronefs fonctionnant à l’hydrogène. La collaboration a également accueilli sous son aile d’autres leaders de l’industrie, dont GKN Aerospace et la société danoise Orsted, spécialisée dans les énergies renouvelables.
L’IHA est animée par une vision dans laquelle l’engagement des gouvernements est primordial pour l’élaboration des réglementations et des normes nécessaires à la réalisation en toute sécurité des vols à l’hydrogène au cours de la prochaine décennie. Johan Lundgren, PDG d’EasyJet, a souligné la nature critique de la préparation des politiques, suggérant qu’il serait “impardonnable” que des lacunes réglementaires retardent l’exploitation d’avions à hydrogène qui sont techniquement prêts à voler.
Ce mois-ci, l’IHA a appelé le gouvernement à donner la priorité aux investissements dans les vols à hydrogène, soulignant les progrès technologiques rapides dans ce domaine. M. Lundgren espère qu’avec un soutien adéquat, les vols à l’hydrogène pourraient devenir une réalité d’ici à la fin des années 2030, positionnant le Royaume-Uni comme un leader dans cette révolution verte de l’aviation. L’initiative reflète un appel clair à l’action pour que le gouvernement s’aligne sur les efforts de l’industrie, facilitant ainsi le passage à un secteur de l’aviation plus durable et plus respectueux de l’environnement.