Le monde de l’aéronautique est sur le point de changer à jamais. L’Espagne est le témoin silencieux de ces progrès sous la forme de nouveaux aéronefs, allant des avions supersoniques tels que le XB-1 de Boom Supersonic aux appareils de type X-59, en passant par le « concorde » de la NASA. JetZero est l’une des entreprises qui parient sur ces avancées, avec des avions à ailes géantes, potentiellement alimentés à l’hydrogène.
En avril de cette année, JetZero a obtenu l’approbation de l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) des États-Unis pour effectuer ce qui serait le premier vol à l’aide d’un aéronef de ce type à échelle réduite. L’avion Pathfinder, encore en cours de développement, a reçu un certificat de navigabilité de la FAA pour effectuer ce vol.
Aujourd’hui, JetZero s’est associée à easyJet, la compagnie aérienne britannique à bas prix , pour développer des avions à hydrogène destinés à des vols commerciaux. L’objectif de ce partenariat est d’explorer l’idée d’utiliser l’hydrogène comme carburant dans un avion doté d’un fuselage à ailes mixtes, ou « blended wing » comme l’appelle l’entreprise.
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Avion à hydrogène transportant des passagers
Tout commence avec le Pathfinder, le principal prototype d’avion de JetZero. Cet appareil utilise un format d’avion qui combine l’aile volante ou le fuselage intégré (semblable à celui utilisé par les avions militaires tels que le bombardier B-2) avec le traditionnel biplan dépassant d’un fuselage central.
Le fuselage plat promet, selon New Atlas, deréduire la surface d’aile dédiée dont l’avion a besoin pour monter et rester en vol stationnaire. Cette approche renforce la conception de l’avion qui, du moins sur le papier, n’a pas nécessairement besoin d’une aile arrière, comme c’est souvent le cas dans les modèles d’avions actuels.
Selon Mark Page, fondateur de JetZero, l’efficacité de l’avion s’en trouve améliorée de 50 %. M. Page explique qu’en supprimant l’aile arrière de l’équation, on réduit considérablement la traînée et le poids, ce qui nécessite des moteurs plus petits. En conséquence, la consommation de carburant et les émissions sont considérablement réduites.
Selon M. Page, la conception de l’aile mixte « est 50 % plus efficace. Il consomme deux fois moins de carburant et produit deux fois moins de dioxyde de carbone qu’un avion à voilure tubulaire, franchement, même avec les mêmes moteurs ». Le fait que le fuselage ouvre l’espace intérieur aux ailes permet de tester l’utilisation de l’hydrogène comme carburant.
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En outre, JetZero souligne que cette conception d’avion améliore « considérablement » l’efficacité aérodynamique de l’avion par rapport aux conceptions traditionnelles de tubes et d’ailes. « Cela est dû en partie à son corps à profil aérodynamique unique et à la conception plus fine de ses ailes », explique l’entreprise.
Le partenariat entre les deux entreprises vise précisément à développer de futurs avions à voilure combinée qui tirent parti de cette idée. Non seulement ils peuvent réduire de 50 % la consommation de carburant et les émissions, mais ils « ont le potentiel de fonctionner à l’hydrogène », explique le communiqué.

Pour l’heure, JetZero est plongé dans le développement de son premier démonstrateur, qu’il espère pouvoir faire voler en 2027. En fait, JetZero espère que son premier vol habité sera en service d’ici 2030. Une tâche ardue, compte tenu du conservatisme des normes de conception imposées à l’industrie aéronautique au fil des ans.