Le marché européen de l’électrique ne décolle pas. L’année se passe mal en termes de volume de ventes et de production. Les marques n’accumulent guère de commandes ou de réservations, ce qui oblige les usines à réduire le rythme de travail. Audi n’est pas entré dans l’ère électrique du bon pied. De multiples retards et un manque de produits compétitifs ont pesé sur son image ces dernières années. L’arrivée de nouveaux modèles tente de redresser la situation, mais pour l’instant, il n’y a pas de signes évidents d’amélioration. L’usine Audi de Bruxelles n’a pratiquement plus rien à faire. L’entreprise a déjà prévenu qu’elle cherchait un changement, même si cela pourrait signifier la fermeture de l’usine.
À Ingolstadt, l’arrivée de la voiture électrique promettait de faire des heureux. Une nouvelle ère pour faire parler de soi et augmenter les ventes. Mais les automobilistes européens hésitent à franchir le pas et les ventes ne décollent pas. La gamme e-tron s’est développée lentement au cours des dernières années. L’offre est désormais comprimée en quatre modèles différents : Q4 e-tron, Q6 e-tron, Q8 e-tron et e-tron GT. Bien qu’Audi ait essayé de maintenir tous les modèles à jour, il est indéniable que la ville d’Ingolstadt est à la traîne par rapport à ses concurrents les plus directs. Cette situation, associée à des prix non compétitifs, crée une atmosphère instable au sein de la marque.
Audi travaille avec les autorités et les syndicats pour trouver des solutions
Audi a officiellement fait savoir qu’elle ne savait pas quoi faire de son usine de Bruxelles. L’entreprise a déjà contacté les autorités belges et les partenaires sociaux afin de trouver ensemble des solutions pour maintenir l’usine ouverte. La chute brutale des commandes pour le Q8 e-tron, le seul modèle actuellement assemblé à Bruxelles, a été sévère. Audi reconnaît qu’une grande partie de l’intérêt a été détournée vers d’autres modèles électriques, notamment le Q6 e-tron. Le dernier-né de la famille électrique est le premier à bénéficier de la plateforme PPE développée en collaboration avec Porsche.
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“L’annonce de l’intention ne signifie pas qu’une décision a été prise. Cependant, cette nouvelle a été profondément ressentie par les employés à Bruxelles et par moi-même. Un dialogue transparent et constructif est important dans le processus qui s’ouvre maintenant. Nous tiendrons compte de tous les points de vue”, déclare Volker Germann, CEO d’Audi Brussels. “La décision de lancer le processus d’information et de consultation au siège de Bruxelles a été prise après une analyse intensive et est soutenue par AUDI AG. Il s’agit maintenant de façonner ce processus de manière constructive et transparente avec toutes les parties prenantes et de discuter de solutions réalisables dans l’intérêt de tous. Nous sommes conscients de la responsabilité que nous avons à l’égard de nos employés sur tous les sites du monde”, déclare Gerd Walker, membre du conseil d’administration d’AUDI AG chargé de la production et de la logistique.
L’Allemagne cherche des solutions pour maintenir l’usine en vie, mais pour l’instant, aucune n’est vraiment réalisable. Toutes les options sont envisagées, y compris l’arrêt prématuré de l’Audi Q8 e-tron. Le successeur de l’e-tron original n’a jamais suscité beaucoup d’intérêt. Il s’agit d’un produit coûteux qui présente des lacunes électriques évidentes. À peine une poignée d’unités ont été vendues depuis le début de l’année et sa vie commerciale est intrinsèquement liée à celle de l’usine belge. L’usine a plus de 70 ans d’histoire. Le 7 avril 1949, la première voiture sortait de la chaîne de montage. Au début, elle ne produisait que des modèles Volkswagen, jusqu’à ce qu’Audi reprenne l’usine en 2007.
Le futur des batteries de voitures électriques : l’avènement des batteries à l’état solide
Des modèles emblématiques et populaires tels que l’Audi A1, l’Audi A3 et, par intermittence, des modèles Volkswagen tels que la Golf et la Polo ont été produits ici. En 2017, les travaux de restructuration des lignes ont commencé dans le but de produire exclusivement des véhicules électriques, et un an plus tard, le premier e-tron assemblé en Belgique complète le processus. En 2021, la 100 000e production de l’e-tron est célébrée, tandis qu’en novembre de la même année, les travailleurs fêtent la production de la 8 millionième unité depuis le début des travaux à la fin des années 1940. Toute cette histoire et tout ce bagage sont aujourd’hui menacés. Rappelons qu’Audi a pris la décision de transférer une partie de sa production électrique en Chine. Cette même production qui sera désormais affectée par l’application de nouveaux tarifs douaniers sur l’importation de modèles en provenance de l’Est.