dimanche, septembre 15, 2024
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Rolls-Royce construira les mini-réacteurs nucléaires qui révolutionneront l’énergie au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni va faire de l'énergie nucléaire la pièce maîtresse de sa politique énergétique. L'un de ses piliers sera les SMR construits par Rolls-Royce.

Il y a quelques jours, le gouvernement britannique a défini l’orientation énergétique future du Royaume-Uni en confirmant que l’énergie nucléaire en sera la pièce maîtresse. Le pays, qui aspire à accroître son indépendance énergétique et à se passer des combustibles fossiles, a l’intention de construire huit nouveaux grands réacteurs afin que la part de l’énergie nucléaire atteigne 25 %, contre 15 % actuellement.

Mais la plus grande nouveauté réside peut-être dans les petits réacteurs modulaires (SMR) qui permettront d’atteindre cet objectif : le Royaume-Uni est l’un des pays qui souhaitent participer à cette “révolution énergétique” en installant des dizaines de ces “petits” réacteurs sur son territoire, qui, comme LM l’a déjà expliqué, présentent des avantages par rapport aux réacteurs conventionnels, car ils sont plus faciles à installer, plus sûrs, notamment en raison de leur taille réduite, moins chers et plus susceptibles d’être utilisés, même dans des endroits reculés.

Bien que les SMR soient déjà en cours de construction en Russie et en Chine, ils devraient être pleinement opérationnels dans les années 1930. D’ici là, les plus de 70 projets sur lesquels ils travaillent dans le monde entier devraient être prêts à fonctionner. Parmi eux, le mini-jet sur lequel travaille Rolls-Royce, une société d’ingénierie plus connue pour ses voitures de luxe, mais qui travaille depuis des années dans le secteur de l’énergie.

Il s’agit également d’un important fabricant de moteurs d’aviation, tant civils que militaires, dont celui de l’avion de chasse Eurofighter Typhoon, en service dans plusieurs pays européens tels que l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche.

Le directeur de la division SMR de Rolls-Royce, Paul Stein, a annoncé il y a quelques jours que les autorités réglementaires devraient donner leur feu vert en 2024 et que leurs mini-jets seraient prêts à fournir de l’énergie au Royaume-Uni en 2029.

“Nous essayons de travailler avec le gouvernement britannique” pour commencer à fournir de l’énergie “au milieu de l’année 2029”, a-t-il annoncé dans des déclarations rapportées par The Guardian. Rolls-Royce souhaite en construire dix d’ici à 2035.

Alfredo García (@OperadorNuclear) a souligné mercredi certaines des caractéristiques du SMR de Rolls-Royce : le réacteur mesurera 16 mètres de long sur 4 mètres de large et la construction modulaire et l’assemblage en usine de 90 % de ses composants permettront d’accélérer le temps de construction de la centrale. On estime qu’elle ne prendra que 500 jours.

Rolls-Royce | Small modular reactors

L’entreprise a affiné la conception de la centrale standard, qui occupera un espace d’environ deux stades de football. En termes de puissance, elle pourra générer 470 Mwe, soit une capacité d’alimentation de plus d’un million de foyers par an. L’entreprise estime que l’énergie produite coûtera environ 50 livres par mégawatt, ce qui est comparable, selon elle, à l’énergie éolienne, autre pilier de la stratégie énergétique de Johnson, qui vise à installer un immense parc éolien en mer du Nord.

Dans son rapport défendant sa conception du SMR, elle souligne un autre des grands avantages des mini-réacteurs : leur polyvalence pour produire, outre de l’électricité, de l’énergie pour les usines de dessalement ou pour alimenter de grandes installations industrielles, entre autres utilisations.

Rolls-Royce affirme également que les premiers SMR coûteront 2,2 millions de livres sterling, mais que ce coût sera ramené à 1,8 million de livres sterling à partir du sixième réacteur. En termes de durée d’exploitation, ils estiment qu’ils fonctionneront pendant au moins 60 ans et que le combustible usé sera stocké sur le site.

Le mini-réacteur de Rolls-Royce utilisera une technologie familière : il s’agira d’un réacteur à eau pressurisée alimenté par de l’oxyde d’uranium. Il utilisera des systèmes de sécurité passive qui pourraient permettre à la centrale de fonctionner pendant 72 heures tout en réduisant au minimum l’action humaine et les besoins en énergie. Il sera doté d’une enceinte de confinement en acier pour protéger les systèmes clés, d’une cuve spéciale pour confiner le cœur fondu en cas d’accident majeur, et de barrières résistant aux agressions extérieures telles que les impacts d’avions et les tsunamis pour protéger les équipements critiques.

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