mercredi, décembre 4, 2024
AccueilActualitéLe Royaume-Uni n'imposera pas de droits de douane sur les voitures électriques...

Le Royaume-Uni n’imposera pas de droits de douane sur les voitures électriques chinoises, qui seront autorisées à entrer en Europe au taux de 10 %.

Depuis quelque temps, de nombreuses voix s’élèvent contre les droits de dou ane européens sur les voitures électriques chinoises. Une mesure a priori protectionniste, qui vise à punir les aides prétendument illégales dont leurs marques ont bénéficié. Mais ces tarifs ne feront que nuire aux Européens, qui devront payer leurs voitures plus cher, retarderont l’électrification de notre parc automobile, et pourront en outre être facilement contournés par les groupes chinois.

Il y a quelques jours, BYD a signé un accord pour implanter une usine en Turquie. Un marché très intéressant à la fois pour son potentiel de développement interne, 90 millions d’habitants, mais aussi pour ses accords commerciaux préférentiels avec l’UE, qui lui permettront d’exporter dans de bonnes conditions.

Aujourd’hui, le Royaume-Uni vient de porter un nouveau coup au système tarifaire mis en place par l’Europe, en confirmant qu’il ne suivra pas notre exemple et n’imposera pas de barrières commerciales aux véhicules chinois.
Les groupes chinois pourront ainsi exporter vers le Royaume-Uni, puis expédier leurs véhicules vers le continent en s’acquittant des droits de douane de 10 % appliqués aux véhicules en provenance des îles.

Toyota prépare l’avenir du RAV4 : Une évolution sans révolution

Mais ce n’est pas tout. Le Brexit a conduit à la mise en place de règles comme celle qui impose que 40 % de la valeur des pièces d’un véhicule électrique proviennent du Royaume-Uni ou de l’UE pour qu’il puisse être vendu outre-Manche sans payer de droits de douane de 10 %. Ce chiffre est passé à 45 % cette année.

Cela signifie que si les accords commerciaux, qui sont révisés tous les cinq ans, ne sont pas modifiés, les investissements dans les nouvelles usines de batteries pourraient se faire au Royaume-Uni plutôt qu’en Europe, car ces batteries seront installées dans des voitures qui ne paieront pratiquement pas de droits de douane. Une possibilité encore lointaine, mais qui prend de plus en plus d’importance dans la situation actuelle.

Le Royaume-Uni n’exporte pratiquement pas de véhicules vers la Chine, n’envoyant que 49 000 unités. L’Europe, pour sa part, et selon les données publiées par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) pour l’année 2022, a exporté 6,3 millions d’unités cette année-là, dont 7 % (391 586 unités) vers le marché chinois.

Maroc et Chine : Une alliance stratégique pour le boom des voitures électriques

Les Britanniques ne sont donc pas directement exposés à la Chine, mais ils disposent d’un potentiel important pour attirer de nouvelles installations de construction automobile, avec des noms tels que SAIC, propriétaire de MG, qui produit déjà un bon nombre de véhicules à l’usine de Longbridge à Birmingham, et qui pourrait maintenant être complétée par une deuxième installation que le Royaume-Uni et l’Espagne se disputent.

La conclusion est que la mise en œuvre des droits de douane est une mesure qui n’aura aucun effet positif sur une Europe entourée d’États ayant conclu des accords commerciaux qui permettront aux Chinois de contourner les barrières commerciales, dans une démarche préjudiciable qui nous fera perdre de futurs investissements.
Une action qui dénote le manque d’intérêt de l’UE pour une véritable transformation énergétique qui réduirait la dépendance énergétique d’une Europe dangereusement dépendante des combustibles fossiles.

Navigation

Top Infos

Coups de cœur